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Nous ne sommes pas tous égaux face à une situation stressante. Une promenade en montagne ou sur une passerelle avec une vue extraordinaire pourra être très excitante pour certains et totalement paralysante pour d’autres. Si au départ le stress nous a permis de mobiliser très rapidement le corps pour survivre face à des prédateurs, aujourd’hui nous utilisons cette capacité dans bon nombre de situations qui n’ont peut-être pas toutes le même caractère d’urgence.

Le stress, on le subit et on le crée

Lorsque l’on parle de stress, on constate 2 perspectives qui s’opposent. La 1re c’est la perspective externe. On va voir le stress comme un état provoqué par des éléments externes, un cumul de changements auxquels on doit faire face. Que ce soit un conflit, des problèmes financiers, une rupture, le décès d’un proche, une maladie, une réorganisation de l’entreprise dans laquelle on travaille, de nouveaux collègues, un changement de chef, un licenciement, etc. La 2e c’est la perspective interne. Cette phrase entendue d’un collègue la résume assez bien : « ce qu’il y a de plus terrible avec le stress, c’est que c’est nous même qui nous le générons ». Ce qui se vérifie assez bien dans la réalité puisque face à une même situation, il existe pratiquement autant de réactions différentes et de ressentis qu’il y a de personnes. Autrement dit, nous pouvons apprendre des personnes qui abordent plus sereinement le changement. Si la 1re perspective nous met plutôt dans un rôle d’observateur et dans un rôle de victime, la 2e elle, nous indique que nous pouvons développer des aptitudes spécifiques pour faire face plus facilement à l’évolution de notre environnement.

Alors, comment acquérir des compétences qui nous permettent d’affronter en confiance les surprises que nous réserve la vie ? Nous le verrons plus loin, il est possible d’agir et de développer des compétences spécifiques, mais avant d’approfondir ce thème je vous propose de regarder un peu plus en profondeur ce qu’est le stress.

Le stress, comment ça fonctionne ?

Le stress intervient lorsqu’il y a un déséquilibre entre les ressources, les compétences que nous pensons avoir à disposition, ses propres attentes et celles que l’on perçoit de notre environnement. Deux personnes confrontées à la même situation réagiront de façon complètement différente. Le stress, c’est aussi une capacité extraordinaire de mobiliser très rapidement son corps avec un maximum d’énergie pour faire face à des situations dangereuses. D’un point de vue physiologique, on observera différents symptômes comme les mains moites, la pression sanguine et le rythme cardiaque qui augmentent, et qui permettent alors une meilleure irrigation du cerveau. Dans une situation dangereuse, tout commence par un stimulus sensoriel transmis au cerveau par un canal sensoriel comme par exemple les yeux. Le cerveau décide que c’est une réaction de stress à la vitesse de la lumière. Cette première alarme va préparer le corps pour performer en émettant de la noradrénaline et de l’adrénaline. Si le danger perdure, le cerveau envoie le signal qui va libérer une quantité plus grande de cortisol dans le sang que celle dont nous avons besoin normalement, ceci afin que l’organisme soit suffisamment alerte et dispose de suffisamment d’énergie. Le stress c’est aussi le débranchement de la partie cognitive, celle de la réflexion, de l’analyse au bénéfice de toute la partie non cognitive. Nous agissons de manière instinctive, par réflexes. C’est pour cela qu’en cas de stress, c’est parfois difficile de se concentrer, tout devient flou et c’est impossible de raisonner. Quelques minutes sont nécessaires pour retrouver la raison.

Le stress nous a permis de survivre à bien des situations. Il nous permet également de mettre le corps en énergie que ce soit avant une présentation en public ou alors avant une compétition sportive. Lorsqu’il devient chronique, le taux de cortisol descend en dessus d’un niveau de fonctionnement idéal et la fatigue, le manque d’énergie s’installe. Nous n’avons plus les ressources nécessaires pour en tirer tout le bénéfice. Et sur la durée, les symptômes suivants peuvent faire leurs apparitions : pertes de mémoire, insomnies, augmentation de la pression sanguine, problèmes de digestion, migraines, tensions musculaires, consommation exagérée de sucres, prise de poids, difficultés à prendre des décisions.

Notre environnement est en perpétuelle transformation

Notre monde est VUCA ou VICA en français. Cet acronyme désigne notre environnement qui est de plus en plus volatile, incertain, complexe et ambigu. Difficile d’éviter le stress dans une société où les transformations s’accélèrent où la performance est reine. Des études de l’OMS [1] montrent que tout le monde est concerné du cadre dynamique, à l’ouvrier en passant par l’étudiant ou la mère de famille. Les effets collatéraux peuvent être sérieux lorsque la pression perçue est importante et constante. Et puis tout le monde n’a pas la possibilité de décompresser ou n’a pas appris les techniques qui permettraient de diminuer cette pression. Les causes sont diverses, une vie trépidante, ou alors une vie ennuyeuse et sans challenges, les nouveaux moyens de communication (smartphone/e-mail/réseaux sociaux) et l’hyperconnectivité.

Comme le dit Jack Welch « Si le changement à l’extérieur va plus vite qu’à l’intérieur, la fin est proche. » Cette expression nous rappelle que la capacité d’adaptation reste vitale. Les stratégies pour la développer sont multiples et variées. De nombreux experts conseillent de réorganiser sa vie personnelle et professionnelle lorsque le stress est difficile à vivre, mais on sait que ce n’est pas si facile à appliquer. Dans un monde où les changements s’accélèrent, une meilleure qualité de vie passe par un développement de nouvelles habiletés. Je me suis posé la question : quelle compétence fait la différence ? Qu’est-ce qui permet au moment décisif de réguler ou d’utiliser le stress pour en faire son allié.

L’intelligence émotionnelle au service de la gestion du stress

En s’inspirant du sport et en regardant les sportifs de haut niveau, la différence qui fait la différence, c’est la préparation mentale et la capacité au moment décisif de savoir gérer ses émotions. Ce n’est pas par hasard que le développement de l’intelligence émotionnelle fait partie des 10 compétences principales en 2020 selon un rapport du World Economic Forum [2]. Selon un panel d’expert de l’UNESCO, de grandes entreprises et des gouvernements : les capacités socio-émotionnelles font elles aussi partie du savoir-être de base nécessaire pour les jeunes d’aujourd’hui afin d’affronter plus facilement l’ère du digital. Si vous voulez en savoir plus je vous recommande le bestseller de Daniel Goleman « L’intelligence émotionnelle ». Pour la développer, je vous propose les 5 pistes suivantes.

1. Développez la capacité de reconnaître vos émotions, notez toutes vos émotions sans les juger 1x par jour

Reconnaître de manière réaliste l’émotion ou les sentiments qui accompagnent certaines situations vous permettront aussi de comprendre l’effet sur les autres. Vous êtes pris d’anxiété ou de colère lorsque vous intervenez dans une discussion ? Il est fort à parier que vous transmettrez ces émotions au groupe de personnes présentes avec probablement une qualité d’échange qui s’en ressentira. Pour développer cette capacité, prenez note 1x par jour des émotions que vous avez reconnues durant la journée. Cet exercice permettra d’augmenter non seulement la conscience de soi, mais aussi de développer un vocabulaire supplémentaire qui pourrait être très utile pour désamorcer des situations tendues. La capacité d’identifier et de nommer correctement ses émotions est un élément important de l’intelligence émotionnelle.

2. Recherchez l’intention positive du stress et de l’émotion

Pour avoir une meilleure maitrise de soi, il convient de changer de point de vue sur les émotions. En partant de l’idée qu’elles sont là pour une bonne raison, vous pourrez travailler avec une meilleure énergie à rechercher la raison de leurs apparitions. À chaque fois qu’une émotion ou du stress se manifeste, recherchez l’intention positive ou le bénéfice secondaire. L’intention positive explique les raisons pour lesquelles l’émotion se manifeste maintenant. Le bénéfice secondaire sera par exemple le soutien des proches dans une situation de tristesse. Voyez l’émotion ou le stress comme un ami qui vous veut du bien, ce qui vous permettra de comprendre plus rapidement ce qui se passe. Vous pourrez ainsi améliorer votre capacité à contrôler ou rediriger les pulsions.

3. Découvrez vos motivateurs internes

Au-delà des motivateurs externes comme l’argent ou le statut, faites une liste des tâches qui vous amènent du plaisir et qui permettent d’assouvir votre envie d’accomplissement. Recherchez dans ces tâches les éléments pour lesquels vous vous engagez facilement. Une fois que ces éléments sont déterminés, intégrez-les de manière systématique. Pour pouvoir tenir dans des situations qui demandent de l’énergie et de la persévérance, il est important de connaitre les éléments qui vous permettent de retrouver de l’énergie ou de faire justement ces tâches avec plus de plaisir et moins de pression. Développez votre curiosité d’apprendre de nouvelles choses, celles de vous laisser surprendre et d’élargir votre vision du monde.

4. Apprenez à lire l’émotion des autres pour mieux les comprendre

Nous ne disposons pas tous de la même capacité à lire les émotions des autres. Nous le faisons de manière intuitive et avec plus ou moins de bons résultats et pourtant il est facile d’améliorer son intelligence émotionnelle en entraînant cette aptitude. (Re)Connaître l’émotion de votre interlocuteur vous permettra de mieux tenir les valeurs de respect et de bienveillance de l’autre, mais surtout d’anticiper une situation qui pourrait générer de la tension ou du stress. Pour apprendre à lire les émotions, il existe des programmes en ligne. Le plus connu est probablement celui tiré des travaux de Paul Ekman. Ces programmes [3] permettent de s’entraîner à décoder 7 micro-expressions : la joie, la tristesse, la colère, la peur, le dégoût, la surprise et le mépris. Je vous ai mis 2 liens de sites, je n’en ai pas trouvé de gratuit. L’investissement est de quelques dizaines d’euros. La capacité de comprendre la structure émotionnelle des autres vous permettra plus facilement de trouver la réaction adéquate.

5. Établissez des relations de qualité avec votre environnement. Améliorez vos aptitudes sociales.

Que ce soit avec votre conjoint-e, un-e ami-e, un-e collègue ou un groupe de personnes développez la capacité de ressentir où est-ce que les personnes se trouvent en énergie ou alors même quelles émotions sont actuellement en jeu. Puis n’hésitez pas à développer un vocabulaire qui permettra de communiquer de manière adéquate cette information. Dans un groupe, on pourra lors d’un échange un peu tendu faire remarquer par exemple « que le sujet génère peut-être des tensions et que c’est normal, c’est probablement ce qui nous donnera l’énergie de trouver des solutions ». Développer la capacité de verbaliser ce qui se passe au niveau des émotions ou du non verbal permet au groupe d’avancer plus facilement. Et puis étudier le langage non verbal vous permettra plus facilement de savoir si quelqu’un est en accord ou pas. Se mettre au même niveau d’énergie ou émotionnel en reprenant par exemple les postures et un ton adapté à la situation est un signal clair à votre interlocuteur que vous l’avez bien compris. Ce n’est qu’à ce moment qu’il est possible de prendre l’initiative pour amener de nouvelles idées ou propositions.

Références:

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