LEs EMOTIONS
L’émotion, le graal de la mise en action


L’émotion, le graal de la mise en action
Je me lève et je me stresse pour ne pas être en retard au travail. Je prépare, le soir, les bagages avec entrain pour le voyage que l’on va enfin réaliser demain, celui que j’attends depuis des mois. Je me dépêche d’être à l’heure pour le début du match. Je reste une heure de plus pour finir ce travail pour le client. Je suis plein d’entrain et d’énergie dans la voiture qui va nous amener à une super soirée. À la base de la plupart de toutes ces actions, une émotion positive ou négative, stimulée par notre petite voix ou alors des images. Je n’arrive pas à me décider à changer de voiture, je n’arrive pas à me mettre au sport, je n’arrive pas à me lever un peu plus tôt pour profiter de la matinée. À la base aussi de nos inactions, il y a très souvent un manque d’émotion, ou même une émotion qui nous empêche d’avancer (par exemple, la tristesse de devoir se séparer de sa voiture). Reconnaissons que nous avons tous cette capacité de nous mettre en action lorsque l’émotion est adaptée et à une certaine intensité. Alors, pourquoi ne pas utiliser cette capacité de déclenchement pour nous faire démarrer et avancer dans des actions qui nous servent ?
Il suffit parfois d’un morceau magique pour faire s’avancer sur une piste de dance les plus réfractaires d’entre nous… enfin, tant qu’il y a suffisamment de monde, pas de problème, puis, une fois que la magie de l’émotion s’estompe (… disons après le premier refrain ou les 3’30 du morceau), on a de la peine à se mettre en rythme, l’heure de la retraite a sonné. C’est bel et bien une émotion au départ qui nous a mis en mouvement, soit la musique, soit une bonne compagnie que l’on veut impressionner. Nos émotions sont des sources d’énergie qui enrichissent notre personnalité et nous permettent d’entrer en communication. Mais on vient de le voir, elles sont bien plus.
La colère en est certainement une autre illustration exemplaire, pas forcément toujours constructive …et le niveau d’énergie généré par cette émotion apparait parfois sans fin… pas toujours pour le plus grand bien. L’émotion, c’est la fameuse impulsion qui va soit me mettre en action, soit me stopper net. C’est aussi la réponse à la question que beaucoup se posent : « comment faire pour me motiver ? » ou « comment faire pour sortir de l’inaction ? ». Finie la procrastination, et bonjour le bonheur d’avancer et de créer. Nous avons trouvé la source de la motivation ! Il ne reste plus qu’à l’utiliser 😊.
Exercice:
Et concrètement, qu’est-ce qui va me générer suffisamment d’émotions pour me mettre en action ? C’est simple, faites comme l’industrie du cinéma, utilisez la bonne image et la bonne histoire. Visualisez-vous dans un moment fort, par exemple atteignant l’arrivée d’un marathon les bras levés avec tout le monde qui vous acclame. Cela permettra de démarrer dans de meilleures conditions un entraînement qui pourrait paraitre rébarbatif. Ou alors visualisez-vous en train d’exercer votre métier pour vous motiver à préparer tel ou tel examen.
L’émotion est à la base de nos addictions ou de nos super habitudes, c’est selon.
Certaines études montrent un lien entre les émotions et l’addiction. Si l’addiction peut être considérée comme une habitude, alors pourquoi ne pas utiliser cette capacité de l’émotion pour nous faire faire ce qui compte pour nous ? L’industrie du cinéma et du jeu vidéo l’a bien compris, faire vivre des émotions va non seulement transporter les spectateurs dans d’autres univers, mais également les fidéliser. La drogue télévisuelle, échappatoire à la morosité ambiante est la preuve qu’il est possible que nos propres émotions facilitent la mise en place d’habitudes… en l’occurrence l’habitude de suivre, pendant des heures, une super série ou de se plonger à fond et sans interruption dans le jeu vidéo. L’addiction n’est rien d’autre qu’une super habitude, qui, en l’occurrence, aurait plutôt tendance à nous desservir. Et si nous nous servions de cette capacité de développer de super habitudes pour nous servir.
Quand je regarde film passionnant ou que je joue au dernier Zelda ou plutôt Call of Duty, je suis super fort, je me sens boosté. Pourquoi est-ce que, dans la vie normale, je ne deviens pas le superhéros qui ose, qui relève des défis et des étapes apparemment insurmontables ? Lorsque je sors de la salle de cinéma, j’ai l’impression, pendant quelques instants, que tout est possible. Lorsque j’ai vu un film dramatique, je me dis que, finalement, la vie n’est pas si mal. On se sent capable de soulever des montagnes ou on a envie de refaire le monde. Même sensation avec les jeux vidéo. Combien de fois ai-je sauvé le monde ! Mais… franchement je n’ai pas l’impression que c’est ce qui me fait avancer dans la vie de tous les jours. Les effets euphoriques diminuent rapidement. Et plutôt que d’utiliser cette énergie positive à soulever des montagnes… je l’utilise soit pour me réjouir du prochain film ou alors pour me mettre sur le canapé pour regarder la prochaine série ou éventuellement reprendre une partie sur la console….
Donc, si on prend un peu de recul, cette fameuse émotion fonctionne diablement bien. Elle me fait bouger en direction de mon poste télé ou de mon ordinateur, elle me fait prioriser un nombre important d’heures pour certaines activités. C’est elle qui dit : « viens, on y va, on va vivre un bon moment, je connais un bon endroit pour ça… »




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Quand le cerveau veut (trop) bien faire
Comment ça fonctionne ? et …
Quand le cerveau veut (trop) bien faire
Parfois, c’est un peu comme dans les jeux télévisés. Vous savez, ce moment, quand le joueur appuie fébrilement et trop rapidement sur le buzzer alors que la question n’est pas terminée, juste après 2-3 mots qui semblaient lui rappeler quelque chose. Puis coincé, il faut bien donner une réponse… silence, grimace ou rire nerveux (pour le joueur… pas pour les concurrents 😊) et parfois, s’il y a une réponse, il y a de fortes chances qu’elle soit mauvaise. C’est la même chose avec les émotions. Il arrive qu’elles nous jouent des tours. Le cerveau semble reconnaitre une situation déjà vécue et il déclenche trop rapidement une émotion qui, a priori, n’a rien à voir avec la situation dans laquelle on se trouve. Pourquoi ? Parce qu’il travaille plutôt avec le principe acquis dans des temps ancestraux selon lequel il vaut mieux déclencher l’émotion une fois de trop que de se faire dévorer par le jaguar qui est peut-être tapi derrière ce lampadaire mal éclairé… on ne sait jamais.
À chaque fois qu’une situation engendre une émotion (la peur, le dégoût, la joie), notre cerveau enregistre un maximum d’éléments de cette situation dans tous les registres sensoriels : visuels, olfactifs, auditifs, kinesthésiques. Par la suite, il saura que lorsque quelques-uns de ces éléments se retrouvent ensemble au même moment, il n’aura plus qu’à appeler l’émotion qu’il y a liée. Prenez un plat que vous n’aimez pas, sans même le voir et même à distance, il suffit de passer une porte, il suffit d’une odeur imperceptible pour en prendre immédiatement conscience. Reprenons l’exemple du lampadaire mal éclairé : imaginez, il fait sombre, vous devez passer dans une ruelle mal éclairée, que vous ne connaissez peut-être même pas, et vous voyez des choses bouger ou vous entendez un bruit. Parfois, il suffit juste qu’il fasse sombre, que l’on se trouve seul et hop, le cerveau appuie sur l’émotion peur, histoire de nous mettre dans un mode « survie ». Lorsque nous étions placés bien plus bas dans la chaine alimentaire, il y a des milliers d’années, c’était certainement très justifié. Parfois dans certaines rues, cela le reste encore aujourd’hui.
On retrouve dans chaque émotion de base une fonction qui nous a permis de survivre. Les plus connues sont la peur pour combattre ou fuir, la colère lorsqu’il s’agit de libérer l’énergie pour ne pas se faire mettre hors-jeu par un rival, la joie pour la vie en communauté, et même la tristesse qui va stimuler l’empathie du groupe.
Maintenant, imaginez, vous vous êtes disputé dans un endroit précis, qu’il s’agisse d’un désaccord fort avec votre hiérarchie ou un collègue ou alors tout simplement d’une forte divergence d’opinion avec des proches. Puis, vous vous retrouvez à cet endroit quelques jours plus tard avec d’autres personnes dans un autre cadre. Votre cerveau reconnait l’endroit et tous les processus qui vont être capables de générer l’émotion d’alors vont se mettre en route. Seulement, cette fois, il s’agit d’un meeting ou d’une rencontre tout à fait anodine, et il va falloir trouver des solutions constructives. Le rappel de ses émotions ne va pas être aidant : difficile de se concentrer et d’être conciliant avec un feu qui démarre. Et la probabilité de dérapage est forcément plus élevée. Ce sera plus facile, par contre, si vous prenez conscience du processus qui est en train de se mettre en place. La même situation peut se reproduire lors d’un souper avec des amis ou des collègues dans le même restaurant que celui où vous avez eu une mauvaise expérience avec un proche quelques jours auparavant. Il suffit d’un mot, d’un thème ou d’une même expression avec la même phrase pourrie pour que, tout d’un coup, la même émotion ressurgisse.
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